AZF a fourni très rapidement à la justice les impressions des enregistrements de son téléperturbographe TPE.
Mais ces documents imprimés ont leur limite :

- Les heures du téléperturbographe sont locales et non recalées avec une heure absolue.
- Au bout de quelques 1/100ème de secondes d'absence d'incidents non relevés, l'impression est coupée au 1/10ème de sec suivant.
- Le seuil de détection et d'impression des oscillations des tensions déclencheuses d'incidents n'est pas explicite. Il serait de 15%.





Les événements antérieurs imprimés N° 29, 28, 27 etc... n'ont jamais été communiqués par Grande Paroisse et n'ont jamais été analysés ni réclamés par les experts. Pour connaître la réalité de ces enregistrements imprimés, il faut encore aujourd'hui faire confiance à la parole du responsable électricien d'AZF, Jacques Palluel.

Les données numériques qui ont permis ces impressions dès les premiers jours sont contenus dans des cartettes mémoires propres au téléperturbographe.

Selon les responsables électriciens d'AZF, une copie de ces mémoires a été faite par eux-mêmes et le contenu de ces cartettes, remis en circulation usine les mois suivants, fut après effacé !

Non seulement les experts n'ont pas exigé de la justice de mettre sous scellé ces cartettes mémoire, seule preuve matérielle complète de tous les incidents détectables même sous les seuils usuels d'utilisation industrielle, mais ils ont laissé aux responsables de l'usine et à la direction de Total l'entière jouissance de ce matériel primordial pour l'enquête pendant des mois entiers suivants.

Les experts ont été extrêmement négligeant. Les juges Fernandez et Suc ont commis avec ces faits une faute extrêmement grave. Le Procureur Michel Bréard qui parlait quelques heures après la catastrophe d'un accident uniquement chimique a participé pleinement à cette faute grave. La volonté manifeste des représentants de Total et de son avocat Me Soulez-Larivière de ne pas juridiquement fournir les moyens de trouver la vérité ne pouvait que confirmer l'existence une entente globale entre les plus hautes autorités de l'Etat, la direction de Total, le Procureur de la République, les deux premiers juges et le collège d'experts nommés.

Cette manipulation a été, au niveau de l'usine AZF, contrôlée par quelques membres de la Commission d'Enquête Interne de Grande Paroisse. Ces graves obstructions au bon fonctionnement de la justice ont été réalisés à l'insu de la grande majorité des salariés d'AZF-Toulouse et peut-être même de son directeur Serge Biechlin aujourd'hui mis en examen mais en plein accord avec les experts nommés et avec les Procureurs de la République successifs !
L'objectif de cette manipulation étant, tout comme pour l'OMP et le CEA-DAM, de pouvoir fausser la datation officielle des événements internes d'AZF pour fausser l'heure absolue de l'explosion du Hangar 221 qui n'est pas celle du séisme principal.

Il est à noter qu'il en sera de même avec la direction de la SNPE qui a eu le temps de carrément faire disparaître toute trace datée des incidents électriques internes susceptibles d'être tardivement réclamées par la justice.



Les heures de ce listing sont locales et non recalées avec le temps réel. Les événements ont été imprimés en direct le jour de l'explosion. Les effets du souffle sur le matériel de la GTC a coincé le défilement du papier.



Voici la liste des événements repérés sur le disque dur de la GTC et sur les impressions des téléperturbographes. Les événements antérieurs intervenus juste avant sont officiellement écrasés par l'avalanche des données qui sont arrivés en quelques secondes sur la GTC et par l'absence des événements antérieurs au N°30...
le constructeur de la GTC Gec Alstom affirme ne pas pouvoir exploiter ce disque dur de la GTC pour retrouver ces événements manquants. La papier imprimante est illisible et pas exploitable au delà de quelques lignes même si, dessus, des événements de la veille et des jours précédents ont pu être imprimés.

Nous avons donc avec la GTC et le TPE, une impossibilité matérielle de vérifier les événements électriques précédant la période de l'explosion du Hangar 221...






Une synchronisation des alarmes avec le TPE et la GTC a été établie par le responsable électricien d'AZF, Jacques Palluel. Les horloges locales des alarmes TDC NH3, Urgaml et N1C sont communes alors que l'horloge des alarmes RF est indépendante.
M. Palluel a calé le début de la cascade des alarmes TDC avec l'avalanche des incidents de la GTC et du TPE.





La synchronisation temporelle entre la GTC et le TPE a pu être réalisée grâce à des événements concordants indubitables. La dérive de l'horloge interne des deux machines a pu être également très bien évaluée grâce à l'historique et à la synchronisation avec quelques événements communs en heure absolue fournis par EDF-RTE.



La dérive du TPE par rapport à la GTC est d'environ 1,4 à 1,5 sec par jour. Au cours des derniers mois, sur une longue période permettant d'atténuer l'impact des arrondis à la seconde près, la valeur de dérive de 1,49 sec par jour du TPE par rapport à la GTC s'impose clairement.
La dérive de l'horloge de la GTC une fois calée est quasiment nulle mais rien ne permet avec certitude de connaître le calage avec l'heure absolue depuis la dernière remise à l'heure absolue de la GTC.
Aucun événement commun avec EDF-RTE n'a, selon Grande Paroisse, pu être repéré à la seconde près en Septembre 2001 et aucune information sur la méthode de synchronisation de la GTC n'a été fournie. On se rend compte, même que Grand Paroisse dans son graphique omet d'indiquer qu'au début de l'année 2001, la GTC avait un écart permanent de 2 sec par rapport à l'heure absolue. A partir du 22 Mai, un écart proche de 0 à 1 sec est en place mais après la dernière synchronisation entre le TPE et la GTC, il est impossible d'être sûr que cet écart proche de 0 sec a été conservé ou ait pris une tout autre valeur.




Constatant la dérive très stable de 1,49 sec/jour de l'horloge TPE par rapport à la GTC et donc par rapport à l'heure absolue, une extension de l'étude a été effectuée pour déduire les heures absolues non communiquées par EDF-RTE. Avant le 22 Mai 2001 5H00, on constate alors un décalage horaire de la GTC de 2 à 3 sec, tout comme avant la date théorique de la remise à l'heure le 2 Avril 2001. Le 22 Mai 2001, apparemment un recalage de la GTC par rapport à l'heure absolue a été effectué et à porter cet écart à 0 sec jusqu'au début du mois de Septembre 2001.



En conclusion, la synchronisation entre le TPE et la GTC est très bien connue et les rapprochements des incidents électriques repérés par le TPE et la GTC le 21 Septembre 2001 ont pu confirmer cette synchronisation avec une dérive constante.
En revanche, Grande Paroisse a été incapable de certifier le décalage horaire entre l'horloge de la GTC et celle d'EDF-RTE qui est absolue.
EDF-RTE a communiqué pour nombre d'événements comparés des valeurs à la minute près. Aucune explication sur ce point n'a été fournie et aucune recherche plus fine ne semble avoir été menée pour établir l'écart des horloges présent juste avant la catastrophe d'AZF.
Comme cet écart a pu l'être auparavant de 2 sec ou bien de 0 sec, on peut tout imaginer en terme de calage dans la mesure ou celui-ci se faisait manuellement et relativement rarement !


Il est à noter que le contenu du poste T36 situé au Nord d'AZF sur le côté Est du bâtiment IO n'a jamais été retrouvé.
Un transfo de plus d'une tonne s'est volatilisé dans les premiers jours sans que le service d'ordre policier basé à AZF s'en aperçoivent et sans que Total ne puissent donner la moindre explication.

Voici la version du rapport définitif sur cet aspect étrange :


3.3.7.1 La disparition d'une partie du transformateur T 36

Ce poste, situé à l'Est du bâtiment I0, contenait le transformateur T 36 dont le primaire était alimenté par une ligne 6,2 kV provenant de T 0 qui traversait le transformateur T 24. Le secondaire, 400 V, alimentait en courant tri et monophasé les récepteurs du bâtiment I0. Le poste a été totalement détruit ; une partie des gravats recouvrait le transformateur lui-même.
Lors de leurs opérations (D6265), les experts électriciens ont constaté que de cet appareil de 630 kVA, il ne reste que la partie inférieure de la cuve. Ils ont retrouvé cette cuve déformée et vidée de sa partie active (bobinages cuivre, circuit magnétique, plateau couvercle avec un élément de cuve, vase d'expansion, relais de température).
Ils écrivent que le contenu de cette cuve a été « enlevé avant leurs investigations à l'aide d'un procédé non déterminé qui a permis le découpage de la tôle à la partie haute de la cuve au niveau de la soudure entre le plateau porte bornes et la cuve. Cette soudure est visible sur le transformateur Tr2 de T24 qui était identique (photo 9-14a, annexe 9). Le contenu de la cuve, compte tenu de sa masse, que l'on peut estimer supérieure à une tonne, a dû pour son enlèvement faire appel à des moyens mécaniques importants.
Selon la photo remise par AZF (photo 9-14b) qui montre l'appareil et en particulier les radiateurs et le vase d'expansion, on voit que le transformateur était entier avant d'être dégagé par les travaux de déblaiement. L'enlèvement du contenu de la cuve et de la partie supérieure de celle-ci a donc eu lieu après ces travaux ».
Lorsqu'il est questionné sur la disparition de la cuve du transformateur T 36, le 11 mai 2005 (D5860), M. BIECHLIN répond : « C'est à la suite de la demande de la préfecture que la décision a été prise d'enlever l'ensemble des produits qui se trouvaient sur le site, lesquels pouvaient gêner l'enlèvement de l'urée et des nitrates. Pour ce faire, M. MAUVAIS et M.DEBIN ont demandé à l'entreprise de démolition NAVARRA, en accord avec le commissaire SABY, de procéder au démontage des objets qui se trouvaient dans cette zone et notamment du transformateur dans la mesure où celui-ci se trouvait à l'intérieur de la zone. Je reconnais qu'ils n'ont pas pris l'attache préalable de M. PALLUEL ni des autres électriciens sur l'opportunité de procéder à l'enlèvement de la cuve de ce transformateur. Cet enlèvement n'a pas été effectué à dessein, ni dans le but d'entraver les investigations.
Dans le PV en date du 26 mai 2005 (D6125), M. JP BELLAVAL enquêteur de police au SRPJ de Toulouse indique qu'il a contacté M. PETRIKOWSKI. Ce dernier l'a informé, d'une part, qu'il s'était lui-même entretenu avec le ferrailleur intervenu sur le site : la Sté NAVARRA, qui avait nié avoir ouvert le transformateur du T36 et récupéré le cuivre qu'il contenait. Il niait même l'avoir déplacé de son emplacement jusque dans la zone de regroupement au Nord est du site en bord de Garonne.
M. PETRIKOWSKI a demandé à M. BERTOLINI de faire le tour des ferrailleurs de la région afin de retrouver le contenu de la cuve. Ces recherches furent vaines.
M. PETRIKOWSKI, depuis l'époque des faits, n'avait obtenu aucun renseignement sur les circonstances du déplacement et du vol d'éléments de ce transformateur.
Le découpage de la cuve et l'enlèvement d'une partie de ce transformateur, représentant une masse supérieure à une tonne et alors que le site était gardienné, surprennent d'autant plus que cette opération ne pouvait pas se faire subrepticement. En effet, s'agissant d'un matériel volumineux impliquant des travaux de découpage, cet enlèvement nécessitait un temps assez long et des moyens lourds de levage et de transport.
Or à notre connaissance, aucun PV ne fait état d'une quelconque autorisation d'enlèvement d'une partie de ce transformateur et alors que les travaux d'expertise étaient toujours en cours.
La disparition de cet équipement électrique est d'autant plus regrettable que, dans la chronologie des événements relevés sur le tableau alarme et sur le téléperturbographe, c'est le buchholz équipant le transformateur qui a provoqué la première alarme dans la cascade des perturbations électriques qui se sont produites, consécutivement à l'explosion du bâtiment 221.



Cette disparition est très préjudiciable car un témoin important du dossier, M. Roland Dupont, D2111 situé à quelques mètres au Sud de ce poste T36, au moment de l'explosion a été tétanisé pendant plusieurs secondes par un faisceau Est-Ouest arrivant horizontalement sur le bâtiment IO.
Le chapitre détaille cet événement. Il n'est pas difficile d'imaginer que le poste T36 a dû lui aussi subir à un moindre niveau l'impact de l'environnement électromagnétique de ce faisceau. Sa liaison avec du câblage et des infrastructures conductrices a pu faciliter le chemin des ondes électromagnétiques jusqu'à ce poste.
Sur du matériel conducteur comme les bobines de cuivre, même l'impact atténué du faisceau tétanisant a pu laisser des traces énergétiques tout à fait expertisables. La récupération et l'analyse très approfondie du contenu de ce poste T36 n'auraient pas manqué de mettre cet impact électromagnétique en évidence ! Les composants chimiques apparus sur la bobine touchée issus d'un tel impact, même s'ils n'ont pas nécessairement empêcher la bobine de fonctionner, permettraient une détermination de la fréquences des ondes, de leurs intensité et donc d'évaluer à quel type d'essai on a eu affaire.

Les associations des victimes crient à la dissimulation par l'usine AZF de ce poste T36 mais, ne connaissant pas la date exacte de ce vol, ne serait-il pas plus logique d'accuser ceux qui avaient en charge le contrôle et la sécurité de l'usine que les salariés ou même la direction d'AZF pour la très grande majorité très préoccupés par les morts, les blessés et leur avenir.

Le directeur de l'usine affirme avoir demandé le déblaiement de tout le secteur nord d'AZF à la demande de la Préfecture et suppose que ce poste a été dégagé à l'occasion. Mais la société Navarra qui est censé avoir fait ces travaux nie avoir touché à ce poste T36.

Ce qui est étonnant, c'est que plusieurs jours après la catastrophe, malgré un nombre impressionnant d'incidents électriques listés, la justice n'a pas jugé nécessaire de saisir les postes électriques d'AZF en priorité et a laissé la Préfecture demander l'enlèvement des installations de ce secteur.
Le poste T36 calé à l'Est du bâtiment IO au nord des bâtiments 221 à 225 ne gênait absolument pas l'enlèvement de l'urée et du nitrate. Il est donc logique que la société sous-traitante n'ait pas estimé nécessaire d'y toucher malgré la demande de la Préfecture.
Les suppositions de M. Biechlin à ce niveau n'ont pas été confirmées mais rien n'indique cependant que du personnel d'AZF ait touché à ce poste T36.

Les moyens ont-ils été mis pour protégé tout ce site...?
De nombreux pillages de matériels ont eu lieu dans les sociétés voisines d'AZF (Brossette, Europ'Sol. maisons particulières etc...).

C'est bien EDF qui avait intérêt à dissimuler de telles traces, tout comme elle a essayé de dissimuler pendant plusieurs mois les premiers incidents électriques.
La complicité de la direction de Total dans cette opération de disparition n'est pas à exclure mais en aucun cas les membres de l'usine AZF n'auraient voulu effacer des traces qui auraient permis d'ouvrir des hypothèses plus crédibles sur d'autres pistes que la thèse officielle de l'accident chimique initiateur.

L'hypothèses d'une société de déblaiement profitant de l'aubaine pour revendre du cuivre n'a pas été exclue. Les vérifications ont été faites mais rien n'a été trouvé. Cela ne prouve rien et officiellement aucune société n'a eu la charge de vider ce poste électrique qui devait rester dans l'état.
Déplacer une telle masse jusqu'à un chemin carrossable, la sortir du site avec des entrées contrôlées... tout cela était bien plus facile pour des véhicules officiels et une complaisance des autorités que pour des véhicules d'entreprises sous-traitantes.

Une autre hypothèse pourrait être contraire : des investigateurs constatant les mensonges officiels sur l'unique piste chimique et toutes les pressions pour imposer cette thèse sont parvenus quelques jours après les déblaiements, avec une éventuelle complicité de personnes sur le site (employés, gardiennages, sécurité, police, renseignements...), à soustraire cette pièce qui ne semblait pas de manière urgente intéresser les experts (ils s'en sont occupés qu'en Mai 2002) pour garder une preuve d'un phénomène électromagnétique majeur. Dans ce cas, c'est la direction même de Total qui aurait pu dépêcher une équipe pour réaliser ce vol sur un site où cette direction gardait un très grand contrôle. Les témoignages de phénomènes électromagnétiques ont été perçus dès le premier jour dans l'environnement du personnel d'AZF et ont donc pu remonter immédiatement à la direction de Total. La direction de Total a su aussi très rapidement que les coupures électriques sur le site ont bien eu lieu après l'explosion du Hangar 221 contrairement aux phénomènes électromagnétiques comme les tétanisations et les électrisations du personnel ressentis plusieurs secondes avant la catastrophe dans un environnement où l'électricité continuait de fonctionner normalement. Le 21 Septembre 2001, avant même que M. Jospin descende à Toulouse, M. Thierry Desmarest ayant déjà négocié la stratégie du mensonge d'Etat, prendre un des postes électriques les plus près du cratère pour analyser de tels effets électromagnétiques et comprendre leur origine, était aussi une garantie sur tout dérapage politique lié à cette négociation. Peut-être cette pièce ressortira-t-elle au moment du procès ?