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From: <Michel">mailto:michel.vaginay@culture.gouv.fr>Michel Vaginay
To: pierre.gresillaud
Sent: Thursday, August 18, 2005 10:53 AM
Subject: Re: Témoignage AZF
Cher Monsieur,
vos clichés me sont bien parvenus, mais je n'ai pas eu le loisir de faire le positionnement que vous me demandiez; je vais le faire rapidement ;
mais pour répondre précisément aux questions de votre dernier message, je suis quelque peu en peine à la fis parce que les choses se sont passées très vite, dans la surprise et aussi parce que 4 ans plus tard les souvenirs ont tendance à s'estomper ; je vais tout de même essayer :
- angle du faisceau par rapport à l'horizontale : je me souviens qu'il était en nettement en biais, je dirais donc entre 40 et 60 % ;
- épaisseur : je me souviens de quelque chose d'assez linéaire (très différent donc d'un éclair d'orage) mais beaucoup moins large que la tour d'AZF ; je ne me souviens pas d'un quelconque amincissement du dit faisceau à l'une ou l'autre de ses extrémités ;
- couleur : plutôt dans le jaune clair, dans les tonalités d'un éclair d'orage
- éblouissement : à la distance où j'étais (environ 600 m je pense) c'est encore l'éclair d'orage que la "chose" m'évoque mais en plus massif ;
- durée du flash : très dur de répondre à cette question ; sur la base du souvenir il me semble que cela a été un peu plus long qu'un éclair d'orage
- distance avec la tour : d'où j'étais j'ai eu le sentiment que le faisceau arrivait sur la tour (sans doute vers sa base), mais cela peut avoir été faussé par l'angle de vue, le champ de vision que j'avais alors et le fait que la tour est le seul point de repère vertical fort du secteur ;

d'une manière générale, dans le contexte de l'époque (15 jours après l'attentat de New York) j'ai instinctivement pensé que j'étais en présence d'un nouvel attentat "venu du ciel", d'où le geste instinctif de lever la tête pour voir d'où pouvait bien venir ce faisceau ; le terme de faisceau n'est peut-être d'ailleurs complètement approprié, je serais en effet bien en peine de décrire précisément la forme de cette manifestation lumineuse (cf. supra) ;

voilà tout ce que je peux vous dire, c'est bien peu, mais c'est ce que j'ai enregistré instinctivement à l'époque et ce qui m'en reste aujourd'hui.

Très cordialement,
MV


----- Original Message -----
From: Michel Vaginay
To: pierre.gresillaud
Sent: Thursday, August 18, 2005 2:39 PM
Subject: Re: Témoignage AZF
Cher Monsieur,
je suis tout à fait disposé à vous rencontrer, mais sur le lieu exact où j'étais, cela me semble difficile car c'est sur la rocade.... ;
en ce qui concerne le délai entre la perception du faisceau et l'explosion générale de l'usine, je puis vous préciser les éléments suivants :
- la rocade était dégagée à cette heure, je devais donc rouler selon mon habitude à une vitesse voisine de la limite autorisée,
- au vu du plan de Toulouse, je pense avoir parcouru à cette vitesse environ 200 mètres entre la perception du faisceau et l'explosion générale puisque cette dernière s'est produite alors que j'arrivais au début de la ligne droite de l'A64 au débouché de la bretelle d'accès (sans doute à hauteur du stade de Gironis); ce qui est sûr c'est que sans pouvoir évaluer cette durée, je l'ai clairement perçue du fait de mon déplacement sur la route ; je ne me souviens pas d'avoir ni vraiment ralenti ni frién pendant ces brefs épisodes, mais au contraire, d'avoir plutôt cherché à accélérer dès que j'ai vu "grimper" le nuage de l'usine explosée aussitôt après la forte déflagration, pour échapper au phénomène ne sachant pas si c'était le début ou la fin... ; la distance entre le point où j'étais au moment de l'explosion et la bretelle de la sortie 38 m'a d'ailleurs paru interminable sur le moment...;

Bien à vous






La reconstitution à bord du véhicule de Michel Vaginay a permis de fournir une fourchette d'un délai entre le moment probable où a été vu le faisceau et le moment où la voiture a été bousculée par l'onde de choc. Le délai serait entre 6 et 9 secondes. Il dépend de la position exacte sur la ligne droite de la bretelle avant le pont ou juste après en vue du site industriel ainsi que de l'incertitude sur la zone exacte d'embranchement de la bretelle avec l'A64 période pendant laquelle l'onde de choc est arrivée.

La direction de la vision du faisceau semble assez précise car M. Vaginay se trouvait en ligne quasiment droite juste avant de quitter du regard la zone industrielle d'AZF qu'il avait devant lui. Comme il a perçu que la base du faisceau touchait la moitié de la portion de la tour rouge et blanche qu'il voyait, on peut en déduire, pour la base réelle du faisceau lumineux une zone approximative légèrement au sud de la portion 225 kV de la ligne Onia2 le long le l'îlot aux Lapins.
Cette direction conforterait l'impression visuelle d'autres témoignages pour ce faisceau oblique Sud-Nord très en pente.